Lignes de Destin

Traversées littéraires et récits de vie

Cycle de Conférences de Lucien Maillard

Passion des poètes dans le 17e.
Plongée dans les passions fondatrices des poètes, vécues dans un quartier de Paris.

Cycle de Conférences

Mercredi 26 avril à 19h30
Louis Aragon, le masque de l’excellence au lycée Carnot – ou comment l’adolescent solitaire entreprit de conquérir le monde.

Mardi 23 mai à 19h30
Paul Eluard, l’amour fou de Nusch, rue Legendre – ou comment la muse apprivoisa le désarroi du poète.

Jeudi 1er juin à 19h30
Blaise Cendrars, réapprendra à écrire, rue du Mont-Dore – ou comment, grâce à Raymone, il retrouva le coeur à « bourlinguer ».

Jeudi 6 juillet à 19h30
Max Jacob, entre piété et l’ultime badinage, rue Nollet – ou la dernière parade avant les méditations de Saint-Benoît-sur-Loire.

Mercredi 27 septembre à 19h30
Pierre Louÿs, célébration d’Aphrodite, boulevard Malesherbes – ou les fêtes panthéistes de l’aède blessé.

Entrée libre
Mairie du 17è 16/20 rue des Batignolles 75017 Paris

Après ses conférences consacrées aux scientifiques, Lucien Maillard a choisi, pour cette nouvelle série, de flâner sur les pas des poètes pour lesquels le 17e a abrité un moment fondateur de leur vie ou signifié un tournant décisif dans leur oeuvre. Louis Aragon tient son nom d’un commissaire de police de la plaine Monceau, collaborateur de son père, le préfet Louis Andrieux. Dans le huis-clos de l’enfance passée dans la petite pension de famille de l’avenue Carnot, entre sa mère (qu’on fit passer pour sa sœur) et sa grand-mère (à laquelle revenait le rôle officiel de mère), l’enfant adultérin déjoua très tôt les pièges du mensonge. Par une singulière homonymie, c’est aussi au lycée Carnot qu’il s’imposa, dans toutes les matières, comme le premier de la classe. Ses amitiés du lycée Carnot et sa réussite académique lui donnèrent une assurance que sa famille ne lui avait pas léguée.

Pour Paul Eluard, la rue Legendre marque l’avènement du bonheur amoureux avec Nusch, au début des années 30, quand, avec Breton et Picasso, il allumait les mèches de la liberté, de Prague à l’Espagne. De Nusch, il écrira, après sa mort : « Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé/Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre…». D’amour miraculeux, il sera aussi question à propos de Blaise Cendrars, qui réapprit auprès de l’actrice Raymone, rue du Mont-Dore, le goût de la vie et l’envie d’écrire, après son amputation du bras droit, en septembre 1915, sur le Front. Pour Max Jacob, le séjour à l’hôtel Nollet, avant qu’il gagne la basilique de Saint-Benoît-sur-Loire, fut l’ultime sacre du mage enchanteur, dans son phalanstère peuplé de talents. Enfin, boulevard Malesherbes, Pierre Louÿs, le poète des « Chansons de Bilitis », célébrant du culte d’Aphrodite, renouait avec le lyrisme des aèdes grecs. « La poésie comme la musique est au-dessus de l’art », affirmait Max Jacob.

C’est la vraie carte du tendre.

Lucien Maillard