Lancement d’une souscription publique

Restauration de la maison de Paul Eluard à Saint-Brice-sous-Forêt.

La maison de Paul Eluard, l’un des principaux lieux de mémoire du Dadaïsme et du Surréalisme

Démobilisé en 1919, Paul Eluard, de santé fragile, s’installe en 1920 à Saint-Brice, avec sa femme Gala et leur fille Cécile, en tant que locataire. En 1921, son père Clément Grindel, devenu un marchand de biens prospère, achète cette modeste maison de trois pièces s’ouvrant sur un balcon. Le couple y vivra jusqu’en 1923, puis déménagera à Eaubonne dans un pavillon avec jardin qui deviendra célèbre : Max Ernst l’avait décoré d’extraordinaires fresques surréalistes qui furent détachées en 1968.

Si la maison de Saint-Brice ne présente pas d’intérêt d’ordre architectural, elle fut par contre un véritable  » atelier  » du Surréalisme. Les années 1920-1923 représentent en effet une époque de transition essentielle entre Dadaïsme et Surréalisme, ce second mouvement prenant officiellement vie avec la publication du Manifeste du Surréalisme d’André Breton en 1924. La maison de Saint-Brice est un lieu de rencontre, en pleine effervescence. De cette époque dite  » des sommeils  » (l’acte surréaliste est défini comme automatisme psychique) date leur exploration de l’inconscient freudien, les plus doués pour ces expériences étant René Crevel et Robert Desnos. On a maintes fois rapporté d’ailleurs l’anecdote de Desnos endormi et poursuivant Eluard pour le poignarder dans le jardin de la maison de Saint-Brice.

En 1920, au cours d’un voyage au Tyrol, Paul et Gala rencontrent le peintre Max Ernst. Il élabore à distance avec Eluard Les Malheurs des Immortels et Répétitions.

Suspecté de bolchevisme, ce sera finalement avec le passeport d’Eluard qu’il réussira à passer la frontière franco-allemande le 2 septembre 1922. Il s’installe alors à Saint-Brice, formant ce triangle amoureux qui fait encore couler beaucoup d’encre.

C’est là qu’il peint donc le 5 décembre le célèbre Au rendez-vous des amis (conservé au Musée de Cologne). Il s’y représente assis sur les genoux de Dostoïevsky ; Gala, de trois-quarts dos, dirige vers le peintre un regard énigmatique. La scène représente 14 surréalistes et trois amis privilégiés : Raphaël, Dostoïevsky (le peintre et l’écrivain préférés de Gala) et De Chirico.

C’est là aussi, à Saint-Brice, que Max Ernst peint certains de ses plus célèbres tableaux : Ubu imperator, La Belle Jardinière, Sainte Cécile, Vieillard femme et fleur, La Femme chancelante, Souvenir de Dieu, L’Immaculée Conception, etc.

Max Ernst immortalise le groupe de Saint-Brice

Max Ernst, Au rendez-vous des amis, 1922
Huile sur toile, 130 x 195 cm, (Wallraf-Richartz Museum, Cologne)

Les amis :

  1. René Crevel – 2. Philippe Soupault – 3. Jean Arp – 4. Max Ernst – 5. Max Morise – 6. Fedor Dostoïevski – 7. Rafaele Sanzio – 8. Théodore Fraenkel – 9. Paul Eluard – 10. Jean Paulhan – 11. Benjamin Péret – 12. Louis Aragon – 13. André Breton – 14. Baargeld – 15. Giorgio di Chirico – 16. Gala Eluard – 17. Robert Desnos

Remise en état et projet d’utilisation de la maison d’Eluard

En raison de la petite taille de la maison et de sa situation, on envisage un usage local.

L’association des Amis du Vieux Saint-Brice, présidée par Monique Borde-Germain, en accord avec la Municipalité, a accepté d’y réfléchir. Premières idées : des ateliers pour enfants autour du Dadaïsme et du Surréalisme, des conférences, lectures de poèmes, expositions, etc.

La maison d’Eluard sera intégrée dans des circuits existants, tel celui comprenant la  » Folie « , propriété d’Edith Wharton de 1918 à 1937, ou la Tour de Nézant qui appartint à Lise Deharme, la dame au gant de Breton, qui y rassemblait entre les deux guerres les avant-gardes intellectuelles et artistiques (la Tour fut plus tard rachetée par Henri Jeanson).

L’évaluation des travaux se situe autour de 300 000 euros (à préciser lorsque tous les devis seront arrêtés).

La maison appartient à la commune de Saint-Brice ; il a été question de reconstituer éventuellement un petit jardin autour de la maison en sacrifiant quelques places du parking  » Paul Eluard « .

Lancement d’une souscription publique pour la restauration de ce lieu symbolique de l’avènement du Surréalisme

Outil innovant créé en 2012 par la Banque Transatlantique, le Fonds de Dotation Transatlantique a pour mission de favoriser, soutenir et développer des activités d’intérêt général à caractère social, culturel, éducatif, scientifique, humanitaire, sportif et de protection de l’environnement. C’est ainsi qu’il a décidé de s’associer à la Campagne Paul Eluard en mobilisant la générosité du public autour du projet de restauration de sa première maison.

En échange de votre don, vous bénéficiez des réductions d’impôt suivantes :

Vous êtes un particulier : Vous bénéficiez d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66 % des sommes versées, retenues dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable. Si ce plafond est dépassé, l’excédent est reportable sur les cinq années qui suivent le versement. Par exemple, un don de 100 euros ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Vous êtes une entreprise : Vous pourrez déduire 60 % de l’impôt sur les sociétés dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires, avec report possible sur les cinq années suivant le versement si le plafond est dépassé. Par exemple, un don de 100 euros ne vous coûte en réalité que 40 euros.

Veuillez adresser directement votre don, par chèque ou virement bancaire, au Fonds de Dotation Transatlantique, Campagne Paul Eluard, accompagné du bulletin de souscription ci-joint.

Si vous êtes résident fiscal en Europe, vous pouvez également bénéficier d’une déduction fiscale grâce au réseau Transnational Giving in Europe. Pour ce faire, il vous suffit d’adresser votre don à la Fondation de France qui se charge de le transmettre au Fonds de Dotation Transatlantique, Campagne Paul Eluard.

Cécile Grindel prenant son bain devant la maison de Saint-Brice en 1922